petite interview d'uccio l'ami de valentino
Comment as-tu connu Valentino ?
“C’était il y a très longtemps, c’est dur de se rappeler ! Vale est présent dans mes plus vieux souvenirs, nos parents étaient amis et nous avons grandi ensemble. Nous sommes d’un petit village et nous allions à la même crèche, la même école… et nous avons toujours été très proches.”
Quels sont tes premiers souvenirs avec Valentino ?
“J’en ai beaucoup ! Je me rappelle que quand nous étions petits, nos amis allaient souvent jouer au football alors que nous préférions descendre des pentes en tricycle ! Il y avait moi et trois autres amis, dont Valentino. C’est un souvenir bien ancré dans ma mémoire parce que nous prenions beaucoup de risques à l’époque !”
Comment est venue la passion pour les motos ?
“J’étais entouré de motos dès tout petit, c’est quelque chose que j’ai toujours aimé. Je n’aimais pas le foot, je préférais (Kevin) Schwantz. C’est grâce à mon père. A Pesaro, tout le monde était fan de Graziano (Rossi, le père de Valentino) et la moto avait donc une place importante. J’aimais aussi la F1 mais j’ai choisi la moto parce que c’était la voie que Vale avait choisie.”
Qu’est-ce que tu fais durant un week-end de GP ?
“Mon rôle principal est de conduire le motorhome jusqu’aux circuits, cette année ce n’est plus un motorhome mais un camion parce que le vieux motorhome était devenu trop petit. Durant l’hiver nous avons beaucoup travaillé pour aménager ce camion et je m’en occupe. C’est un travail important et c’est quasiment un camion d’hospitality. Je m’occupe aussi des combinaisons, des gants, des bottes, des casques… de tous les détails pour que Valentino puisse se concentrer sur la course.”
Comment est la vie dans le paddock ?
“Pour moi c’est une expérience très positive. Quand j’étais petit mon rêve était de visiter le paddock au moins une fois. Je rappelle avoir attendu quatre heures devant le Mugello avec Valentino pour que Maurizio Vitali nous donnent deux passes. Maintenant tout est parfait, je ne voudrais pas d’une vie différente. Je m’entends bien avec tout le monde.”
Qu’est-ce qui a changé depuis votre arrivée chez Ducati ?
“Mon rôle n’a pas trop changé parce que je travaille directement pour Valentino. L’équipe a un peu changé mais il y a quinze personnes qui nous ont suivis de chez Yamaha. L’atmosphère chez Ducati est incroyable. J’ai rencontré des gens passionnés ici, des Italiens avec un esprit extraordinaire et un coeur qui bat pour la course, peut-être plus que chez Yamaha parce que les Japonais ont une approche différente.”
Valentino et Jeremy Burgess travaillent ensemble depuis très longtemps et ont gagné beaucoup de choses ensemble…
“Jeremy ne parle pas un mot d’italien et ça m’embête un peu. J’ai dû m’adapter et apprendre à parler anglais. Il me connaît depuis que j’ai 20 ans et j’en ai maintenant 32, il m’a donc vu grandir. Il m’a souvent conseillé et je l’ai toujours écouté parce que c’est quelqu’un que j’admire. Pour moi c’est une légende.”
Comment vois-tu les prochaines années ?
“J’espère continuer avec Valentino encore dix ans. Sans lui ma motivation ne serait pas la même. Je suis ici grâce à lui et pour lui. J’aimerais rester ici toute ma vie, jusqu’à soixante ans et j’ai donc commencé à regarder autour de moi. J’ai eu l’opportunité de commencer un projet avec Andrea (Iannone, pilote Moto2) et peut-être que je continuerai avec lui mais pour l’instant je ne m’inquiète pas parce que Valentino est en grande forme, physiquement et mentalement, et que ce challenge avec Ducati est très motivant.”
Est-ce qu’il y a eu des doutes avant de rejoindre Ducati ?
“Honnêtement oui, surtout lorsqu’il a testé la moto pour la toute première à Valence et qu’il a dit : ‘Mince, cette moto est vraiment compliquée.’ A ce moment-là je crois qu’il a compris que son épaule était le vrai problème, il n’avait pas encore été opérer. Je dirais que sa blessure était un problème plus compliqué que le changement chez Ducati. Maintenant il dit que la moto roule bien et qu’il peut réussir mais nous étions un peu inquiets après le premier test.”
Quelques mots au sujet de son accident au Mugello ?
“C’était un moment terrible, très dur. Il récupérait de sa blessure à l’épaule et c’est arrivé tout d’un coup. Les jours qui ont suivi ont été très difficiles, surtout les deux premiers. Lorsqu’on voit un de ses amis souffrir autant on aimerait prendre sa place pour qu’il ne souffre plus. Vale est quelqu’un d’incroyable et le samedi soir il avait déjà retrouvé le sourire et il essayait de rassurer tout le monde. C’est lui qui nous rassurait !”
Quand est-ce que Valentino pourra remporter sa première course avec Ducati ?
“Je pense que ce sera après le Sachsenring. Après cette course nous franchirons un palier important. Je suis réaliste, il n’est pas à 100% en ce moment et pour gagner il faut l’être. Il le sera au Sachsenring et je pense qu’il pourra gagner après cette course.”