Valentino Rossi: «Je suis devenu âgé. Pas vieux...»
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Stan Perec
A 30 ans, Valentino Rossi a encore deux ans de contrat à honorer et veut rester concentré au maximum
Clins d'oeil, regard coquin vers «le» nouveau sponsor de la classe MotoGP (Playboy): à Jerez de la Frontera, on a retrouvé le Rossi que l'on adore
Jean-Claude Schertenleib - le 28 mars 2009, 22h23
Le Matin Dimanche
Valentino, ces derniers mois, il y a eu une mauvaise nouvelle - la crise, qui laisse des traces profondes dans le paddock - et une bonne, l'arrivée de Playboy dans le milieu. Laquelle retenez-vous?
La bonne nouvelle, bien sûr. Peut-être que les filles de Playboy nous feront oublier les soucis économiques.
Des soucis sérieux, qui touchent tout le monde. Personnellement, vous avez fait des sacrifices?
Je suis très heureux d'avoir signé mon contrat - valable deux ans - quand tout allait encore bien. Depuis, personne ne m'a rien dit et je suis sûr que Yamaha, mon employeur, va honorer ses engagements.
Mais la récession va avoir des effets, non?
Bien sûr. Ainsi, mes techniciens, dont plusieurs viennent d'Australie, n'ont plus droit à la classe business quand ils voyagent. Et pour d'aussi longs déplacements, cela fait une sacrée différence.
N'est-ce pas anecdotique, par rapport aux changements de règlements que la crise a provoqués?
Assurément. Les tests entre les GP ont été supprimés, nous perdons aussi une heure d'essais libres par week-end de GP et tout cela aura des conséquences.
Même pour les plus expérimentés, comme vous?
Oui. Avec la nouvelle donne, ce sera toujours plus difficile pour les jeunes pilotes qui débarquent en GP, spécialement dans notre catégorie.
Il y avait d'autres solutions?
Personnellement, j'aurais préféré que l'on diminue le nombre de GP et que l'on conserve les séances d'essais en cours de saison; mais je comprends aussi que pour les promoteurs du championnat, c'est exactement le contraire qu'il faut, puisque notre show doit plus que jamais bénéficier de la plus large audience possible.
Si la situation mondiale ne s'améliore pas, on pourrait même, dès 2010, supprimer la journée du vendredi...
Et ce serait une grave erreur. Car en une seule journée d'essais, il sera quasi impossible de trouver les bons réglages. En plus, comme la piste aura été moins utilisée, elle sera plus sale le dimanche au moment du départ, donc plus dangereuse.
Le danger, la sécurité, c'est vrai que vous devenez vieux (Valentino Rossi a fêté son 30e anniversaire le 16 février dernier)...
Je suis plus âgé que mes principaux concurrents, mais je ne suis pas vieux. Cela posé, chaque année, je dois travailler un peu plus. Mais je me sens parfaitement bien physiquement.
Vous êtes pourtant plus proche de la fin que du début de votre carrière?
Si vous me trouvez le produit qui me permet de me retrouver tout à coup à l'âge de 24 ans, je suis preneur! La retraite? Quand je sentirai que je ne serai plus assez rapide, quand je n'aurai plus autant faim de victoires, j'arrêterai. J'ai encore deux ans de contrat, je dois donc rester concentré au maximum. Et au milieu de l'an prochain, je referai le point avec moi-même.
LES CHRONOS
Jerez de la Frontera (Esp). Essais IRTA. Quatrième journée.
MotoGP: 1. Lorenzo (Esp), Yamaha, 1'39''791. 2. Rossi (It), Yamaha, 1'39''861. 3. Stoner (Aus), Ducati, 1'39''906. 4. Vermeulen (Aus), Suzuki, 1'40''572. 5. Edwards (EU), Yamaha, 1'40''579. 6. Capirossi (It), Suzuki, 1'40''650. 19 classés.
La crise, ses Miss et ses mystères
Dix-huit pilotes au départ, des patrons de team qui tirent la langue dès avant le début de la saison: la classe MotoGP, la catégorie reine du sport motocycliste mondial, n'échappe pas à la crise. Si une structure privée a finalement récupéré une Kawasaki, après le retrait officiel de la marque, les autres équipes non officielles sont maintenues en vie par le système, quand ce n'est pas via des montages financiers pour le moins particuliers. Deux exemples: les structures qui alignent le Français Randy De Puniet (Honda) et le revenant espagnol Sete Gibernau (Ducati).
Des retombées, mais pas d'argent. Le coup le plus spectaculaire de ces dernières semaines, c'est le contrat signé entre le magazine Playboy et le team italien de Lucio Cecchinello, qui aligne Randy De Puniet. Les retombées sont assurées, rapport, bien sûr, aux atouts du «produit» qui doit être vendu. Mais derrière ce deal qui fera parler de lui, se cache un accord où très peu d'argent est réellement investi.
De l'argent, mais d'où vient-il? En Espagne, le retour à la compétition de Sete Gibernau (36 ans) a été rendu possible par le groupe Francisco Hernando, spécialisé dans la construction de complexes immobiliers. Si le fondateur du groupe dispose d'une des plus grandes fortunes du pays (estimée à près de 700 millions d'euros), il a aussi fait le bonheur des gazettes par quelques coups plus ou moins fumeux. Le nouveau «produit» qu'il veut promouvoir par son engagement en GP? Un complexe en Guinée équatoriale, un projet réalisé en collaboration avec le gouvernement de cette «démocrature», une démocratie très dictatoriale.
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Dim 29 Mar - 11:41